Le transport à la demande
La méthanisation en question ?
La méthanisation est aussi une technique mise en œuvre dans des méthaniseurs où l’on accélère et entretient le processus pour produire un méthane utilisable (biogaz, dénommé bio-méthane après épuration).
Des déchets organiques (ou produits issus de cultures énergétiques, solides ou liquides) peuvent ainsi être valorisés sous forme d’énergie. La décomposition n’est pas complète et laisse le digestat (en partie comparable à un compost sous sa forme solide).
La méthanisation territoriale est une véritable dynamique collective, qui consiste à regrouper sur un site des effluents d’élevages issus de plusieurs exploitations agricoles, des déchets verts et des co-substrats industriels. Ces produits subiront ensuite une fermentation permettant de produire du méthane et du digestat.
Le gaz ainsi produit est injecté dans le réseau de gaz naturel. Le digestat quant à lui est utilisé comme fertilisant organique sur les terres agricoles du secteur.
Double Intérêt :
- Environnemental, avec la diminution des gaz à effet de serre (économie de 18 000 tonnes de CO2 par an pour le projet Prometer), la production d’énergie renouvelable, la valorisation des déchets locaux,…
- Agronomique, avec la production d’engrais organiques stables, sans odeur, et l’amélioration des pratiques agronomiques.
Le Plateau de Montbazens, de par sa forte activité agricole d’élevage, présente les caractéristiques propices à un tel projet. Il dispose notamment de suffisamment de volume d’effluents à traiter. En 2008, une réflexion s’est engagée portant sur un projet de méthanisation territoriale. Initiée par la Communauté de Communes du Plateau de Montbazens présidée à l’époque par Claude Catalan et la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron, cette réflexion s’appuyait sur une étude menée par l’association Solagro dans le cadre du programme européen Probiogaz en 2005.
Un groupe d’agriculteurs s’est constitué en comité technique pour mener cette réflexion. Plusieurs réunions ont permis de sensibiliser le monde agricole et rural sur les intérêts d’un tel projet.
Un projet innovant
Tonnes d'effluents d'élevage
(50% fumier – 50% lisier)
Tonnes de co-substrats issus d’IAA
Exploitations agricoles
avec 1,5 millions € investis dans Prometer.
Les étapes du processus
2. Réception en fosses couvertes et sous bâtiments en dépression avec traitement de l’air pour éviter les odeurs sur le site.
3. Fermentation à une température de 37 °C avec deux digesteurs de 6 000 m3 alimentés régulièrement par une cuve d’hydrolyse permettant le mélange des différents produits et un post digesteur de 6 000 m3 alimentés par les deux digesteurs. Temps de séjour d’environ 60 jours.
4. Stockage du biogaz dans les digesteurs correspondant à environ 3 h de production.
5. Épuration, compression et injection du bio méthane en continu.
6. Hygiénisation du digestat brut.
7. Post-traitement du digestat en continu.
8. Stockage et expédition des digestats avant épandage.
Emplacement du projet
Un travail préalable a été réalisé avec le CAUE pour assurer une intégration optimale du projet dans son environnement.
Emplacement du projet
Un travail préalable a été réalisé avec le CAUE pour assurer une intégration optimale du projet dans son environnement.
Le digestat, véritable engrais naturel :
Le résidu issu du process de méthanisation sera traité par séparation de phase, évapoconcentration et stripping. L’ensemble de ces étapes permettra de produire 42 000 t de digestat solide, 2 400 m3 de solution de sulfate d’ammonium qui seront utilisés comme fertilisant sur les cultures des agriculteurs engagés. Les 60 000 m3 d’eau résiduelle pure seront utilisés pour le process ou rejetés en milieu naturel.
Un projet aux multiples enjeux avec une dimension économique forte
– Un investissement de près de 22 000 000 € (2 millions portés par les actionnaires, 7,5 millions Subvention Conseil Régional/Europe, 12,5 millions emprunts)
-Une vente de bio méthane d’environ 5 000 000 €/an dans le cadre d’un contrat sur 15 ans avec un tarif réglementé.
Des retombées locales pour les agriculteurs évaluées à environ 350 000 €/an.
Un enjeu social tout aussi important
Un travail préalable a été réalisé avec le CAUE pour assurer une intégration optimale du projet dans son environnement.
-Véritable dynamique de territoire autour d’un projet collectif vertueux avec un actionnaire local et citoyen.
-Suppression des odeurs lors des épandages : meilleure acceptation locale.
-Mobilisation du monde agricole pour le développement des énergies renouvelables.
L’environnement au coeur du projet
MWh d'énergie renouvelable
Tonnes de CO2 économisées
Tonnes d'engrais minéraux économisées
–Déchargement de la biomasse entrant dans un bâtiment en dépression avec traitement de l’air. Process hermétique.
–Digestat stocké sous le bâtiment.
–Camions fermés pour les transports. (30 allers/retours par jour maximum).
-Études d’odeurs effectuées et garantie tout risque de nuisance. Incomparable avec des unités privées à la ferme.
–Pas de risque Sévézo car il n’y a pas de stockage massif.
Objectifs
Quinze ans plus tard, la volonté des 65 éleveurs du plateau EVAM (association d’agriculteurs du plateau de Montbazens) encore engagés dans l’aventure est intacte malgré les reconfigurations du projet au gré des évolutions juridiques, réglementaires, malgré le temps pris pour soigner l’intégration du projet dans son environnement, y compris humain, et améliorer les processus.
Quelques dates
Le programme européen Probiogaz identifie le plateau.
2007
Claude Catalan, président de la Communauté de Communes, en lien avec l’antenne locale de la Chambre d’Agriculture démarre l’étude.
2008
Découverte par les agriculteurs (environ 50) et formation d’un petit groupe de travail.
2009
Information et explication aux agriculteurs et aux élus, par un déplacement au Luxembourg, pour visiter une unité collective de méthanisation, création d’un groupe, EVAM (Énergies Vertes Agricoles du Montbazinois).
2010
Étude de faisabilité confiée à SOLAGRO. Cohésion des agriculteurs pour réaliser le projet. La Communauté de Communes porteuse du projet. Études individuelles auprès des agriculteurs. Études industrielles et étude du processus. Valorisation du biogaz par cogénération (uniquement à l’époque car impossible de récupérer la chaleur).
2011
Novembre. Possibilité d’injecter le bio méthane directement dans la conduite. Le problème de la chaleur est résolu. Nouveau processus à l’étude.
2012
Début de la phase de développement. Participation financière des actionnaires (agriculteurs, industriels et citoyens). Création de PROMETER (caisse dépôts et consignations, Evam, ENERIA). Études portées par PROMETER avec la recherche d’un site, la proximité d’une conduite de gaz et facile d’accès.
2014
Premier permis de construire avec d’importantes contraintes (normes de construction, de stockage..).
2015
Projet réorienté. Post traitement du digestat avec la séparation de phase et évapo-concentration-stripping (digestat solide et liquide).
2016
Nouveau permis de construire et accord d’injection de gaz dans le réseau TEREGA. Recours en justice par un tiers. Enquête publique. Visite avec les riverains et les élus à Hagetmau dans les Landes pour la visite d’une unité de production en fonctionnement.
2017
Recours rejeté.
2018
Permis et autorisation d’exploiter. ENERIA est remplacé par ENGIE.
2019
Études économiques et financières.
2020
Janvier une nouvelle réglementation impose un investissement supplémentaire de 1,5 millions pour être aux normes (hygiénisation des matières). Recherche de financements. Le 02 décembre20, signature des emprunts et début des travaux.